• Libéralisme vert ou l'écologie de (super)marché.

    Raoul Marc JENNAR affirmait à propos du fonctionnement des institutions européennes: "L'europe ne fait pas ce qu'elle dit. Elle fait ce qu'elle ne dit pas. Et elle ne dit pas ce qu'elle fait. Cette europe là est une europe en trompe l'oeil." (Europe, la trahison des Elites, Raoul Marc JENNAR Ed. FAYARD 2004). 

    Ce principe de fonctionnement et ce double langage est encore une fois illustré par la politique actuelle de la commi$$ion : pour ne pas se voir reprocher de ne rien faire face aux problèmes environnementaux, on lance une campagne de communication pour demander aux gens de ne pas laisser leurs appareils ménagers en veille, pour moins se chauffer ou encore pour utiliser du papier recto-verso (là franchement, chapeau, il fallait y penser ! Question : combien de feuilles de papier ont-elles été utilisées par la commi$$ion et ses préposés pour arriver à une trouvaille aussi astucieuse?). Mais question mesures concrètes et contraignantes : rien ! Que fait la commission pour réduire le nombre de véhicules en circulation ? Rien, sans doute cela nuirait-il à la prospérité ou … à la compétitivité pour reprendre un dogme marchant que l’on veut érigé en valeur fondamentale, constitutionnelle et fondatrice. Et les normes zeuro ? Les Zeuro 4 ne protègent-ils pas l’environnement ? Que l’on ne s’y trompe pas : ces normes sont là pour préserver le marché automobile, pour que l’on puisse continuer à vendre et à produire toujours plus. Une voiture euro 4 polluera toujours 1000 fois plus que celle que l’on n’aura jamais achetée ni produite. Et que l’on ne confonde pas la promotion de ces normes marchandes, ce libéralisme vert, cet ecobiomarketing peu crédible avec de la véritable écologie politique.

     

    Le comportement incivique de Monsieur Barosso qui utilise un véhicule inutilement et surtout ostensiblement polluant est symptomatique de la contradiction fondamentale qui limite les possibilités de progrès des institutions européennes dans leur composition actuelle :


    Dans un premier temps la croissance économique est confondue avec le bien-être. Or la croissance économique n’est accompagnée d’une amélioration du bien-être que jusqu’à un certain stade, jusqu’à ce que les besoins des populations soient satisfaits. Au delà, le partage devient plus important que la croissance.


    Dans un second temps, cette croissance économique devient la mesure de tout. Les compétences des institutions européennes, historiquement ancrées et limitées aux matières économiques accentuent ce phénomène : puisque l’on confère à chaque aspect de l’activité humaine un aspect économique, les règles des marchands viennent s’imposer en toutes matières : éducation, culture, soins de santé, sécurité etc…

    L’Europe a besoin d’urgence d’une vraie et d’une nouvelle constitution. Un véritable acte fondateur avec des valeurs nouvelles. Un changement radical et une rupture avec le passé. Pas le texte qui a récemment usurpé le titre de ‘constitution’ alors que sa rédaction et son contenu faisaient davantage songer à un contrat commercial âprement négocié.

    Mais ce n’est malheureusement pas pour demain et dans l’intervalle, Monsieur Barosso peut continuer à défendre l’environnement à sa manière, en décidant de campagnes de communication à bord de son véhicule militaire. Ne soyons pas dupes !


  • Commentaires

    1
    Bernard (Frippiat)
    Samedi 3 Juin 2006 à 09:53
    Bien vu...
    Bien vu la photo, allez hop, sur mon site aussi ===> http://www.pbase.com/bernardfrippiat/root
    2
    Mardi 18 Juillet 2006 à 14:23
    Je découvre...
    votre blog, qui me plait lorsqu'il parle d'écologie...En plus, il semble que l'on soit voisins ! Chacun d'un coté de la frontière, mais voisin quand même. A bientôt
    3
    Segers
    Jeudi 21 Décembre 2006 à 21:03
    Je t'aime
    Cher papa je t'adore!!!!!!!!!!!!!
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